Assif, mot tamazight signifiant rivière, donne son titre à cette nouvelle exposition collective. Fluide et fertile, le cours d’eau relie les territoires, façonne les paysages et accueille les affluents. À l’image de cette dynamique naturelle, l’exposition réunit des artistes de différentes générations et géographies dont les pratiques se croisent, se nourrissent et se répondent.

Dans la continuité de l’exposition inaugurale Amur Yakus, qui posait les fondations d’un dialogue ancré dans l’histoire culturelle de Marrakech, Assif s’inscrit comme un second temps : celui du flux, du lien et du mouvement. Une constellation d’œuvres et de médiums explore les notions d’identité, de mémoire, de transmission et de représentation, dans un monde en perpétuelle mutation.

Malika Agueznay, pionnière de l’abstraction organique au Maroc, dialogue avec Amina Agueznay, dont les recherches sur les matières naturelles tissent un lien entre art et artisanat. Amina Rezki et Abdelkrim Ghattas interrogent les formes picturales et leurs fragments, tandis que Nassim Azarzar et Morran Ben Lahcen réactivent les symboles et les formes populaires en les confrontant à des langages contemporains.

Depuis d’autres rives, Marion Boehm, Kwaku Yaro, Joana Choumali, Alia Ali ou Mous Lamrabat poursuivent un travail de narration visuelle où s’entrelacent multiculturalisme, mémoire diasporique et réinvention des codes identitaires. Samy Snoussi déconstruit les textures du réel à travers l’expérimentation de la matière, tandis que Walid Ardhaoui et Radia Lamrani Karim convoquent le mystique, le rêve et l’iconographie dans leur travail profondément onirique.

Assif devient alors le lit de cette exposition, un courant porteur de sens, qui traverse les esthétiques et les territoires, et relie les voix. À Marrakech, ville-carrefour par excellence, Loft Art Gallery poursuit sa mission : offrir un espace de circulation pour les idées, les formes, les héritages et les avenirs.