"Je ressens dans mon corps une certaine pluralité ou réflexivité. L'anthropologue Allemand Helmuth Plessner, a dit "notre première altérité est avec notre corps, ou, plus précisément, dans le rapport équivoque que nous avons avec lui".

J’ai donc inconsciemment ressenti le besoin de dissocier ma conscience de mes gestes, pour cela j'ai commencé un travail artistique Auto-analytique de ma relation à mon propre corps physique.

Étant dysorthographe, je pense avoir développé une relation émotionnelle avec mon propre corps. Et pour le vivre pleinement, je me suis mis à mettre en scène des moments d'handicap comme la dictée ou la prise de note rapide. Pour me mettre en condition, j'utilise tous les stéréotypes de la dictée scolaire...

Je plonge mon corps dans un environnement qui lui est désagréable.
Mon cerveau, incapable de suivre le rythme
abandonne ma main qui essaye de retranscrire ce quelle peut. Assez vite le rythme de la diction devient instrumentale, ma conscience se dilue et l'écriture se déforme peu a peu. les mots ne deviennent que des pulsions et pendant un court instant je ne suis qu’un corps physique sans aucune conscience.

Je flotte en état de transe, ma main traçant inconsciemment des lignes. Ce court instant ou je ne suis plus me permet de réaliser graphiquement des choses surprenantes.

Ainsi mes dictées ne sont pas formelles mais une sorte d’exorcisme énergétique de ma main qui cherche a s’exprimer hors de ma conscience."     - Samy Snoussi