Saâd Hassani

Né en 1948 à Rabat, Maroc

Vit et travaille à Casablanca 

 

Natif de Rabat, le peintre vit et travaille à Casablanca depuis de nombreuses années.

 

Proche des artistes de l’Ecole de Casablanca, Saâd Hassani fait très tôt partie des cercles influents du monde de l’art tant au Maroc qu’en Europe. Une première exposition personnelle lui est consacrée dès ses débuts, à l’âge de 18 ans. Le jeune artiste fréquente les galeries, découvre l’école de Paris, l’art brut et les expressionnistes abstraits.

 

Proche des artistes de l’Ecole de Casablanca, Hassani s’en démarque et part à la découverte du monde. L’Espagne d’abord, puis le reste de l’Europe qu’il parcourt pendant de nombreuses années.

 

En 1997, installé à Paris à la Cité des arts, l’artiste débute ses recherches sur l’univers du jeu d’échecs dont il est un joueur averti. Par des jeux de transparence et d’effacement, les pions (tour et cheval en tête), apparaissent et disparaissent au gré des toiles et de l’humeur de l’artiste. Le rapport au temps est perceptible dans la succession de couches et de recouvrements.

 

En parallèle, l’artiste réalise des commandes publiques, le plus souvent monumentales. Il y voit un défi à relever. Penser et travailler le médium pour un espace défini, souvent exceptionnel, le tient en éveil et l’amuse. Aller au bout de ses intuitions aussi. Ainsi, Hassani a réalisé une toile de 220m2 pour l’exposition universelle de Lisbonne en 1998.

L’artiste est, déjà à cette époque, une figure emblématique de la scène culturelle marocaine ; en tant que peintre, intellectuel et galeriste, métier qu’il a exercé de 1992 à 1994. La littérature occupe une place importante dans son travail. Avec ses nombreuses publications, il contribue activement à l’animation du champ artistique marocain.

 

 

Tout au long de sa carrière, Saâd Hassani développe une touche picturale qui lui est propre selon la technique de l’effacement. Les strates de couleurs s’ajoutent les unes aux autres, font disparaître un motif pour en dévoiler un autre. Ainsi, au fil des coups de pinceaux se révèle le sujet, parfois tangible comme dans la série de l’Échiquier ou celle des Corps singuliers, souvent énigmatique dans ses toiles les plus abstraites.

 

Nourri de la peinture des expressionnistes abstraits, l’artiste n’aura de cesse de s’éloigner de la forme. Alors que les toiles de la période dite de l'Échiquier sont structurées, introduisent des champs de forces dynamiques qui assoient la composition, les toiles les plus récentes s’attachent plus à la couleur et à sa force vibratoire.

 

L’un de ces derniers corpus, au titre poétique de Chants de nuit marque une étape dans la carrière de l’artiste. Il entreprend alors la réalisation de grands monochromes dont la force émotionnelle témoigne de sa dextérité et de sa grande maîtrise de la couleur. Ici, toute trace narrative ou décorative est effacée de la peinture. Les toiles immenses, réalisées à l’aide de pigments naturels mêlant le bleu et les nuances de beige rosé, de blanc et d’ocre, suscitent une émotion intense. Saâd Hassani peint le silence, les rêves qui s’éloignent, les obsessions qui se dissipent et le temps qui passe. Il peint la beauté du monde et sa douleur. Chacune de ces grandes toiles présente dans sa partie centrale une bande horizontale incorporant l’intention d’un langage à la gestuelle affirmée, laissant percevoir les vibrations d’entrelacs de matière ouvrant sur un monde nouveau.

 

Les toiles de Hassani ont intégré les plus prestigieuses collections marocaines.