Farid Belkahia

Né en 1934 à Marrakech

Mort en 2014

 

Ayant grandi dans un milieu favorable à l’art, le jeune Farid Belkahia est très tôt en contact avec les milieux artistiques étrangers et découvre la peinture d’Antoine Olek, Jeannine Teslar et Nicolas de Staël.

Il commence à peindre dès ses quinze ans et réalise sa première exposition à Marrakech en 1953. L’année suivante, il s’inscrit à l’école des Beaux Arts de Paris qu’il fréquente jusqu’en 1959. Là, il se familiarise avec la peinture de Georges Rouault et de Paul Klee. Les années suivantes, jusqu’en 1962, il séjourne à Prague où il étudie la scénographie à l’Académie de Théâtre.

 

De retour au Maroc, il devient directeur de l’Ecole des Beaux Arts de Casablanca, poste qu’il occupe jusqu’en 1974. Durant cette période, il développe le concept même de l’art et de son enseignement en s’entourant d’une équipe de pionniers aujourd’hui regroupés à l’intérieur du mouvement artistique de « l’Ecole de Casablanca ». Parmi eux Melehi, Chebââ, Azema, Hamidi ou encore Hafid.

 

En 1966, il participe à la revue Souffles fondée par ses amis Melehi, Abdellatif Laâbi et Mustapha Nissaboury.


Quelques années plus tard, en 1969, Farid Belkahia est l’instigateur de l’exposition manifeste de la place Jamaa-al-Fna à Marrakech qui fait date dans l’histoire de l’art marocain. Pour la 1ère fois, les peintres de l’école de Casablanca sont exposés avec des artistes internationaux de renom tels que Pierre Dimitrienko, César ou Jean Lurçat.


Après 1974, Farid Belkahia se consacre à son art. Il met en place une nouvelle vision en marge des mouvements artistiques européens et prône la mise en avant de la culture marocaine à travers l’utilisation de matériaux typiques de son pays. Il introduit dans ses œuvres le cuivre, la peau, les bois découpés, les colorants naturels. Il recrée, notamment à partir des signes berbères, des symboles graphiques universels.

Farid Belkahia impose l'idée d'une peinture indépendante de l'héritage colonial et instaure des valeurs contemporaines qui vont influencer plusieurs générations d'artistes au Maroc et contribuer à lui donner une présence internationale.

 

En 2000, l'artiste participe à la 5ème Biennale de Lyon intitulé « Partage d'Exotismes » sous le commissariat de Jean-Hubert Martin. La manifestation propose un déplacement du regard en conviant cent vingt artistes de cinq continents. Elle vient en écho à l'exposition " Magiciens de la terre " que Jean- Hubert Martin avait organisé en 1989 lorsqu'il était directeur du Musée d'art moderne de la ville de Paris et qui fit date dans l’histoire de l’art africain.

 

Son œuvre est collectionnée internationalement, notamment par le Mathaf, Musée Arabe d'Art Moderne de Doha au Quatar.

 

La Fondation Farid Belkahia a ouvert ses portes en 2015 à Casablanca. Elle contribue au rayonnement de l’œuvre de l’artiste et soutient la jeune génération à travers l’organisation d’expositions. Elle œuvre également pour la reconnaissance des arts traditionnels et la préservation des savoir-faire.