Née en 1991 à Agadir, Khadija El Abyad est une artiste visuelle multidisciplinaire dont la pratique évolue dans un mouvement nomade. Son travail interroge les « écrans du corps », une notion où s’entrelacent l’intime, le social et le culturel. La corporéité n’est pas qu’un sujet : elle est une matière première, un langage vivant à travers lequel l’artiste traduit son engagement envers son devenir social. Sa recherche s’articule autour des objets et matières investis d’une charge symbolique, notamment ceux qui prolongent ou émanent du corps, comme les cheveux. Elle s’intéresse aux pratiques domestiques féminines et à leurs dimensions culturelles et rituelles, explorant leur rôle dans la transmission des savoirs et leur potentiel d’émancipation. Le Matriarcat, comme système de transmission et d’organisation sociale, occupe une place centrale dans sa réflexion. Il lui permet de déconstruire les représentations figées du féminin et de repenser les dynamiques de pouvoir, ouvrant ainsi des espaces où le féminin se réinvente hors des cadres dominants. À travers une approche pluridisciplinaire mêlant dessin, installation et expérimentation matérielle basée sur l'acte performatif, Khadija El Abyad détourne et réinterprète ces éléments du quotidien pour en révéler la portée politique et poétique. Son travail, à la fois radical et sensible, cherche à bousculer les structures établies et à ouvrir de nouveaux espaces de réflexion sur le corps, l’héritage et les systèmes de représentation.